Ma force c’est d’avoir enfoncé mon poing sanglant dans la gorge du passé.
Ma force n’a pas d’ailes Ni de griffes Ni de longues pattes
Ma force a construit un peu d’humanité
Ma force a toujours soif Ma force n’est pas fidèle
Pourtant ma force n’est pas faite Pour quelqu’un d’autre que moi.
Ma force c’est d’avoir pendu un enfant roi à la branche du succès
Parfois ma force étouffe Ceux qui l’empêchent D’avancer
Ma force est cruelle Elle manque de sommeil Elle se nourrit d’orgueil, De turbulences
Ma force n’a aucun sens Elle n’a jamais cessé De se débattre
Ma force c’est d’avoir compris la beauté des montagnes D’avoir dormi dans le ventre des forêts
Ma force a mangé les entrailles de la terre Les vents glacés qu’il faut combattre Ma force souffre en silence
Ma force m’accompagne Elle m’ a si souvent ramassée Ma force est légère
Ma force ne m’oublie pas Quand je crois l’avoir oubliée
Ma force n’est pas un don du ciel Ma force n’est pas un don du sang
Elle a grandi simplement Et ne s’effondre jamais.
Un jour ma force n’aura plus la force de venir jusqu’à toi
Il faudra me porter Il faudra m’attraper Il faudra me montrer les évidences que je ne vois pas
Ma force est fragile Ma force ne demande rien Ma force a toujours faim Ma force a toujours froid.
Cécile Coulon (Les Ronces – 2018)
Quelle évolution de la prise de parole sur le sujet des pathologies mentales et psychiques. Il y a déjà plusieurs années, j’avais été particulièrement touchée par le récit de Philippe Labro dans son livre Tomber sept fois, se relever huit sur la dépression qui l’a fauché si souvent. Qu’un patron d’une grande chaîne de radio ose dévoiler ses faiblesses était profondément courageux.
La GenZ nous déroute peut-être sur beaucoup d’aspects, mais elle parle presque d’une seule voix sans tabou du malaise qui l’étreint, des fragilités psychiques qui touche les jeunes.
Quand je suis tombée par hasard sur ces 80 secondes de Nicolas Demorand, j’ai écarquillé très grand mes oreilles. Ses mots sont de vrais uppercuts. Le choix d’expressions violemment crues est sacrément courageux.
Oui, il est encore honteux d’ « avouer » ce type de maladies dans le milieu professionnel. Comme on avouerait un crime. Les discours sur l’ultra performance, la compétence avant tout percutent de plein fouet ce qui rassemble le plus l’humanité : sa vulnérabilité.
Faire ce qu’on peut – Thomas Vinau
D’abord apprendre à faire ce qu’on peut
avec ce qu’on a
ensuite apprendre à faire ce qu’on peut
avec ce qui nous manque
Quand la poésie délivre des messages universels.
Quelques vers valent parfois mille ouvrages de management.
Merci Thomas Vinau, poète contemporain, de nous faire vibrer en quelques phrases si simples et puissantes.
Chaque poème est à déguster « Juste après la pluie »… Alma Editeurs Paris
Raconter autrement notre histoire pour nous réparer
Cet été, comme l’été dernier, je me suis régalée à écouter l’émission sur France Inter Sous le soleil de Platon, animée par le philosophe Charles Pépin. J’ai dégusté les pépites des réponses des invités, la puissance des questions du philosophe. Je me suis amusée à capter ce qui faisait écho avec ma pratique professionnelle du coaching et de la médiation.
L’émission du 7 août m’était destinée : je suis née un 7 août. Le thème : et si on pouvait changer notre passé? J’ai découvert Pierre Cousineau, docteur en psychologie et spécialiste de la mémoire émotionnelle. En revisitant nos souvenirs douloureux, nous sommes capables d’intervenir sur notre mémoire émotionnelle grâce à une nouvelle expérience. Pierre Cousineau nous livre la véritable fonction de la mémoire : préparer l’avenir, et non éclairer le passé. La méthode de reconsolidation de la mémoire fonctionne grâce à l’émotion : » il s’agit de désapprendre les règles de vie handicapantes qui ont été des réponses à des traumatismes ».
Je vous laisse avec le lien de l’émission en podcast. Régalez vous !
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/sous-le-soleil-de-platon/sous-le-soleil-de-platon-du-lundi-07-aout-2023-9638250
Comment notre nature humaine éclaire la manière dont nous faisons société
23 mai 2022
Invité : Patrick Boyer, anthropologue
« Ce qui est typiquement humain est le fait de s’apercevoir que nous avons des différences. Il y a toujours une certaine norme. Certains mécanismes généraux sont en jeu. On forme des groupes, les groupes forment des coalitions, les coalitions alimentent les stéréotypes qui entraînent des comportements, des conflits, de la violence.
Beaucoup de conflits humains proviennent des stéréotypes. Cela permet de former des groupes qui ont des intérêts différents et vont les défendre. Il est de la nature humaine de faire des groupe, de constituer des alliances qui ont pour but de nous donner ce dont nous avons besoin : le soutien des autres ». C’est compétitif comme soutien. Les alliances sont en compétition. Il est difficile de se faire des amis, des soutiens sur des idées banales. Le lien provient souvent de l’adhésion à un choix discriminant. Le fait d’adhérer ensemble à une idée forte crée du lien. Si le lien est à l’échelle d’un groupe, le lien est encore plus fort.
Le préjugé humain très généralisé consiste à penser que « les autres ont des préjugés, l’esprit des autres est sujet au complotisme, pas moi ».
Claire Marin – Etre à sa place
Qui ne s’est pas déjà posé la question de sa place dans la vie ? Celle que nous visons, celle que nous occupons, celle qui nous est refusée, celle dont nous ne voulons pas… Cet essai philosophique est profond. Il propose une qualité et une finesse d’analyse qui répare, apaise, adoucit. A déguster chapitre par chapitre…

Eloge du rien – Christian BOBIN
Qu’est ce qui a du sens dans votre vie? Christian BOBIN y répond dans ce court texte si puissant. Délectez vous de ces quelques pages qui font un bien fou !
