Pause ou pose ?

22h40 mercredi soir, mon téléphone sonne. Mon fils de 15 ans qui est en vacances m’appelle alors que je suis en plein milieu d’un épisode de En thérapie saison 2.
« Maman, est ce que tu pourrais me parler de Nietzsche ? » gros blanc….. Bon, ça mérite que que je mette pause sur ma série. Le lendemain, je file à la librairie pour lui ramener quelques livres dans lequel il pourra picorer à son retour. Je ne peux pas m’empêcher de feuilleter le Gai savoir.
Dans le 1er chapitre, une partie intitulée « perte de dignité » m’interpelle :
« Nous pensons trop rapidement, en cours de route, tout en marchant, tout en menant nos affaires de toutes sortes, même quand nous pensons aux problèmes les plus sérieux ; nous n’avons pas besoin de beaucoup de préparation, ni même de beaucoup de calme : tout se passe comme si nous transportions dans notre tête une machine constamment en train de tourner qui continue de fonctionner jusque dans les circonstances les plus défavorables. Autrefois, on voyait à l’attitude de chacun qu’il voulait soudain penser – c’était l’exception !- qu’il voulait à cet instant devenir plus sage et qu’il se préparait pour une pensée : on se composait un visage, comme pour une prière, et l’on arrêtait sa marche, on s’immobilisait lorsque la pensée « venait ». Voila ce qui était « digne de la chose ».

Il est fréquent que l’un des objectifs des coachings que l’on me confie soit que les managers se réapproprient un temps, un espace pour s’autoriser à « penser » = prendre du recul, lever le nez du guidon, oser ne pas produire, se détacher de l’opérationnel, écoute ses besoins et ceux de son équipe. A chacun.e de choisir ses rituels de pause / pose permettant d’engager la réflexion nécessaire à l’action.