Cet essai de la philosophe Claire Marin est publié aux éditions de l’Observatoire dans la collection « La Relève », et ce symbole est très fort. Dès l’introduction, nous sommes avertis : « notre vie n’est faite que de ruptures ». Et tout de suite, nous sommes apaisés. Certes, la rupture peut être déchirure. « Nous ressentons la douleur de la rupture qui est arrachement (…) Les liens avec les autres et le monde qui nous environnent ne sont jamais si sensibles qu’au moment où nous les perdons, plus exactement au moment où nous sommes arrachés à ceux qui comptent pour nous.
« Nous vivons tous des blessures de la vie, nous traversons des expériences qui nous torturent. Mais nous ne réagissons pas tous de la même manière. Les ruptures sont nôtres, qu’on les décide ou qu’on les subisse ». Rompre avec sa famille, ses amis, son amour, son milieu, changer de métier, partir à la retraite, changer de pays, de langue, être confronté à la maladie…. « Les ruptures nous construisent peut être plus encore que les liens. Notre définition est tout autant dans nos bifurcations que dans nos lignes droites… »